[Soutenance de thèse] Olivier CHARLET – La réalité virtuelle comme médiation thérapeutique auprès des personnes âgées en institution
Date/heure
Date(s) - 20 juin 2023
14 h 00 min - 18 h 00 min
Emplacement
Campus Lettres et Sciences Humaines, Salle A104
Catégories
Le laboratoire INTERPSY a le plaisir de vous informer que Monsieur Olivier CHARLET, doctorante au laboratoire, rattaché à l’École doctorale Sociétés, Langages, Temps, Connaissances (SLTC), sous la direction de Thomas RABEYRON soutiendra publiquement sa thèse préparée en vue de l’obtention du doctorat en Psychologie sur le thème suivant :
Le jury sera composé de : Thomas RABEYRON, Magalie BONNET-LLOMPART, Jean-Marc TALPIN et Xanthie VLACHOPOULOU
Résumé
La réalité virtuelle est de plus en plus utilisée dans le soin psychique. Ce travail interroge la pertinence et l’intérêt d’utiliser cette technologie comme médiation thérapeutique auprès de personnes âgées qui vivent en institution. Dans cette perspective, nous avons élaboré un dispositif à médiation en enregistrant des vidéos à 360° de différents lieux. Les participants les ont observées à travers un casque de réalité virtuelle lors de séances individuelles réalisées en EHPAD. L’analyse de dix cas cliniques selon une lecture psychanalytique a permis d’élaborer une théorie du dispositif de réalité virtuelle. Le casque de réalité virtuelle apparaît comme un « attracteur » du transfert susceptible de faciliter l’expression de la demande des patients et leur engagement dans la thérapie. L’absence de contact visuel pendant l’observation de l’environnement virtuel favoriserait l’associativité et les processus de régrédience chez le patient et le thérapeute. Ils pourraient se livrer à une activité de rêverie partagée qui imprègne la relation transférentielle. Le retrait du casque s’apparenterait ensuite au réveil d’un rêve. Le contenu onirique qui provient de cette expérience deviendrait alors un matériel d’élaboration après-coup. L’observation des participants se trouverait « déformée » par la recombinaison du souvenir de l’environnement virtuel avec des éléments préconscients en attente d’un support favorable à leur manifestation. Nous proposons également une analyse des processus psychiques associés à la réalité virtuelle. Deux positions sont principalement observées. La première se manifeste par un affect trop intense associé à l’absence d’accès à la transitionnalité. La charge hallucinatoire du dispositif se déploierait alors directement sur l’environnement virtuel sous la forme d’une hallucination. Dans ce cas, les éléments traumatiques infiltreraient la perception extérieure à travers des réminiscences ecmnésiques et des processus de l’ordre de l’hallucinose. Dans la seconde position, où l’expérience de la réalité virtuelle n’est pas trop effractante, la possibilité d’un étayage transitionnel suffisant ouvrirait l’accès à l’aire transitionnelle. La charge hallucinatoire y serait accueillie et mise au travail par la formation d’une boucle contenant-contenu qui favoriserait la production figurative de l’expérience et la relance du processus de symbolisation. Ces différents éléments soulignent l’intérêt clinique d’utiliser la réalité virtuelle comme médiation thérapeutique auprès des personnes âgées qui vivent en institution.
Mots clefs : Réalité virtuelle, Personnes âgées, EHPAD, Institution, Médiation thérapeutique.
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