[Soutenance de thèse] Marie-Claudine HAUMONT – Plaisir, souffrance au travail et risque de burn-out chez des dirigeants et dirigeantes de PME Approche clinique, projective et analyse discursive
Date/heure
Date(s) - 6 décembre 2022
14 h 00 min - 16 h 30 min
Emplacement
Campus Lettres et Sciences Humaines, Salle A104
Catégories
Le laboratoire INTERPSY a le plaisir de vous informer que Madame Marie-Claudine HAUMONT, doctorante au laboratoire, rattaché à l’École doctorale Sociétés, Langages, Temps, Connaissances (SLTC), sous la direction de Joëlle Lighezzolo-Alnot et Martine Batt soutiendra publiquement sa thèse préparée en vue de l’obtention du doctorat en Psychologie sur le thème suivant :
Le jury sera composé de :
Gilles ARNAUD | Professeur, ESCP, Sorbonne Alliance | Examinateur |
Martine BATT | Professeure, Université de Lorraine | Co-directrice |
Valérie GANEM | Maîtresse de conférences HDR, Université Sorbonne Paris-Nord | Rapportrice |
Joëlle Lighezzolo-Alnot | Professeure émérite, Université de Lorraine | Directrice |
André MARIAGE | Professeur, Université de Franche-Comté | Rapporteur |
Résumé :
Comment les dirigeants de petites et moyennes entreprises (PME) vivent-ils leur relation au travail ? Sont-ils eux aussi sujets à la souffrance au travail et au burn-out, ou bénéficient-ils de sources spécifiques de plaisir au travail qui viendraient renforcer leur équilibre psychique ? Les études sur le sujet sont récentes, peu nombreuses et dispersées dans plusieurs champs disciplinaires, empêchant une compréhension claire de la santé mentale et du bien-être des dirigeants. Les travaux s’intéressant à la souffrance au travail des femmes dirigeantes sont encore plus rares, bien que l’entreprenariat au féminin connaisse un essor mondial et soit devenu un sujet de recherche académique à part entière.
Ce travail de thèse a donc pour objet d’identifier les déterminants de la souffrance, les sources de stress et les facteurs de vulnérabilité, ainsi que de déceler les ressources et les facteurs de protection spécifiques à cette population. Considérant que le rapport au travail s’inscrit aussi dans une construction éminemment singulière, car relevant d’une appropriation subjective sous-tendue par des processus psychiques propres à l’histoire de chacun, notre cadre théorique s’est appuyé sur deux conceptualisations : celle de la psychodynamique du travail, et celle relevant d’une approche psychanalytique du lien au travail, le « désir de travail », qui offre un angle de vue original sur la construction, le développement et les atteintes de l’identité professionnelle. Sur le plan méthodologique, nous avons rencontré 13 sujets (7 hommes et 6 femmes), et exploré à la fois les dimensions objectives de la situation vécue par ces participants (évaluées par des questionnaires validés) et les dimensions subjectives (à l’aide de l’outil projectif Rorschach et de l’analyse de discours par théorisation ancrée), et les données recueillies ont fait l’objet d’analyses croisées.
Les résultats obtenus permettent de proposer une modélisation graphique innovante, dont la construction et l’analyse s’appuient tout à la fois sur la psychodynamique du travail et la théorie du « désir de travail ». Ce modèle graphique éclaire la compréhension du lien au travail du sujet dans toute sa complexité et sa subjectivité, grâce à une double approche, structurale et fonctionnelle. Par ailleurs, nos résultats ont mis en évidence la difficulté d’évaluation du niveau de souffrance, compte-tenu des défenses inconscientes du sujet, et par conséquent, la nécessité d’approcher cette évaluation à l’aide de différents outils. Si certains des questionnaires confirment leur utilité en termes de diagnostic préventif, ils restent insuffisants pour comprendre les processus en jeu et réaliser un accompagnement. En revanche, les résultats du modèle croisé et du test de Rorschach se sont révélés extrêmement complémentaires, permettant avec le premier d’obtenir une analyse très fine du réel du travail inscrit dans le désir du sujet, et avec le second d’accéder à certains éléments intrapsychiques masqués dans le discours par les défenses. En outre, des corrélations ont pu être établies entre le niveau de souffrance et l’équilibre du modèle croisé, ainsi que les mécanismes de défense, la qualité de la symbolisation et de la relation d’objet. Enfin, des différences significatives entre les dirigeants et les dirigeantes ont été constatées sur les dimensions de l’épuisement et du cynisme au MBI-GS et sur la dimension de la demande psychologique au questionnaire de Karasek, ainsi que plusieurs éléments du désir de travail.
A l’issue de la recherche, des perspectives sont envisagées, tant sur le plan de l’approfondissement de la modélisation théorique, à même de mieux comprendre la complexité des rapports entre souffrance et plaisir chez les dirigeants de PME, que sur un plan préventif, en termes d’intervention auprès de cette population, pour leur propre accès à une forme d’émancipation et de sublimation, et pour les répercussions de cette transformation sur l’entreprise et son collectif.
Mot clés :
Plaisir au travail – Souffrance au travail – Burn-out – Genre – Dirigeants de PME – Approche clinique
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