Séminaire Pratique “L’Entretien en Psychothérapie et en Psychanalyse – praxis versus theoria”

Date/heure
Date(s) - 14 octobre 2023
10 h 00 min - 12 h 30 min

Emplacement
UFR des Sciences Humaines et Sociales de Metz

Catégories


Séminaire Pratique “L’Entretien en Psychothérapie et en Psychanalyse – praxis versus theoria”

Le Séminaire Pratique “L’Entretien en Psychothérapie et en Psychanalyse – praxis versus theoria” qui se tient à l’UFR des Sciences Humaines et Sociales de Metz s’ouvre sur une sixième année grâce à notre désir qui nous porte, tel une brise légère.

Quel thème de travail et de recherche nous tiendra en 2023/2024, après avoir explorer cette année 2022/2023 “l’opérationnalité des concepts lacaniens” et précédemment en 2021/2022 l’œuvre freudienne ?

Nous nous inspirerons de Freud et de Lacan, et de quelques autres.
Mais d’abord comme à notre habitude nous puiserons notre savoir dans la clinique, dans la rencontre au cas par cas avec les patients qui sont nos enseignants. A condition d’apprendre à défricher et à déchiffrer la logique de leurs plaintes, de leurs symptômes. En effet chaque séance réserve son lot de surprises qui peut se révèler après coup, lors d’une supervision par exemple. Ce sont des choses qui nous échappent, auxquelles on ne prête guère attention. Sommes-nous trop enclins à attendre une parole pleine, qui fasse sens, qui éclaire la situation. Est-on amené à conduire l’entretien pour aller chercher ce que l’on attend ?
Le patient nous présente parfois l’important sous une forme anodine. C’est là sous nos yeux mais on ne le voit pas, à portée de nos oreilles mais on ne l’entend pas. Un peu comme l’histoire de la lettre volée d’E. POE. Le préfet de police de Paris ne retrouve pas une lettre de la plus haute importance dans le boudoir royal parce qu’elle ne se trouve pas à l’endroit où sa réflexion logique l’amenait à conduire ses recherches. Il la supposait cachée alors qu’elle avait été laissée en évidence sur le bureau. La lettre ayant été froissée et maquillée elle semblait sans valeur.
Quelle importance accordons-nous à ce qui surgit comme sans valeur? Certains auront reconnu ici la démarche Freudienne, celle de psychopathologie de la vie quotidienne. Freud accordant toute l’importance à ce que la science dédaigne : le rêve, le lapsus, l’acte manqué.
Aujourd’hui encore la science ou plutôt la pseudo-science psychologique dédaigne la démarche freudienne, voire la pulvérise.
Mais encore dans l’entretien peuvent se révéler à celui qui est attentif les éléments discrets qui signent la psychose.
Ce sont des phénomènes élémentaires du délire qui ne peuvent être mis en lumière que par l’attention subtile du praticien.
Mais aussi la petite phrase anodine qui ouvre la séance peut nous mettre la puce à l’oreille de ce qui surgit à cet instant comme l’important qui se dissimule sous une simple entrée en matière.
C’est à cela que nous nous attacherons l’année prochaine en naviguant de l’anodin à l’important, attentif à ce qui est souvent mis au rebut par les protocoles de soins, ou par la recherche de sens. L’insensé, ce qui surgit, le réel qui se manifeste nous serviront de guide.
Nous y lieront, de lire et lier, la praxis et la théorie, comme le titre du séminaire le suggère.

 

1ère séance du samedi 14 octobre 2023

  • Epistémologie : « De la psychopathologie de la vie quotidienne au Nouveau Roman – Le souffle de l’anodin » – Thierry Nussberger
  • Situation clinique : On ne badine pas avec l’anodin – David Sellem – Thierry Nussberger – et les participants
Argument de la 1ere séance :

Quelle attitude doit avoir celui qui écoute ? Trouver la solution au problème posé ? Amener le malheureux vers la voie de la guérison ?

Le patient, l’analysant vient livrer son problème, essaie de l’énoncer le plus clairement possible, et puis bafouille, se demande si l’autre le comprend. Le doute se loge dans la relation même ! Les banalités, les répétitions viennent colorer une toile composée à partir des récits.

« L’homme d’entretien » se demande alors si les évaluations de toutes sortes peuvent rendre compte des infimes et imperceptibles modifications qui s’opèrent au cours de cette longue et parfois pénible mutation que permet les séances ? Y a-t-il une méthode, une technique labellisée, authentifiée, adoubée scientifique, qui puisse faciliter, voire garantir, la résolution des symptômes dont se plaignent les consultants ? Ne s’agit-il, dans les troubles mentaux, que de reconnexions neuronales défectueuses et de biotopes perturbés. La dépression se soignerait-elle grâce à l’apport ou le réglage de la sérotonine, de la dopamine, la noradrénaline,
l’endorphine ou du cortisol ? Pourrait-on ainsi répondre aux questions existentielles qui surgissent assez rapidement dans un entretien, au sens de la vie qui échappe ? Le délire chez le psychotique n’est-il que cela : un dérèglement biochimique ? Ou bien est-il aussi une tentative de construction de la position symbolique et imaginaire du sujet dans le discours ?

Ne vaut-il pas la peine, à « l’homme d’entretien », de se poser ces questions avant de condamner telle ou telle pratique ou d’y adhérer sans discernement ? Comment, hors des méthodes, théories ou techniques, l’homme d’entretien sera sensible à la pépite qui se dissimule dans l’anodin du récit.

Voilà ce que nous essaierons d’aborder dans la première séance de notre séminaire en convoquant aussi bien le texte Freudien de la psychopathologie de la vie quotidienne que les textes des auteurs du nouveau roman et d’autres encore.

 

Le seminaire se tiendra aux dates suivantes de 10h à 12h30 sur le campus du Saulcy: 14 octobre, 18 novembre, 16 décembre, 17 février, 16 mars, 13 avril, 25 mai, 15 juin.

Pour toute inscription, merci de contacter David Sellem.

 


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