Il y a un potentiel contrat doctoral (pour le 1/10/24) pour une thèse sous la direction de la Pr. A. Bazan dans les domaine de la (neuro-)psychanalyse expérimentale et de la psycholinguistique à l’Université de Lorraine à Nancy.


J’appelle de potentiels candidats motivés, enthousiastes et engagés, avec un Master en Psychologie (ou discipline connexe), soit actuellement en Master 2, à se manifester le plus rapidement possible. Il s’agit d’une thèse dans la continuité des travaux précédents de Mme Bazan (voir “Des fantômes dans la voix. Une hypothèse neuropsychanalytique sur la structure de l’inconscient”; Liber, 2007). La thèse de la Dr. Giulia Olyff (voir aussi Olyff & Bazan, 2023) a montré que les personnes tout-venant résolvent des rébus sans le savoir : confrontés à deux images formant un rébus, ils donnent plus souvent la résolution du rébus à un mot amorce que dans une situation contrôle, alors qu’ils n’ont pas compris que les deux images formaient un rébus. C’est important car cela montre expérimentalement que le monde nous environnant évoque, dans l’esprit des sujets, leurs fragments de langage associés, le plus souvent leurs noms. Cet effet linguistique de l’environnement sur l’esprit se fait sans que le langage soit convoqué. L’arbre évoque le mot “arbre” (et les mots “tronc” et “feuilles” et…) même sans qu’il n’y ait personne d’autre présent dans la scène hormis le sujet et sans que le sujet n’en prenne nécessairement conscience. Cette évocation phonémique peut bien sûr être très discrète en amplitude, mais elle doit néanmoins être supposée, au vue des résultats de G. Olyff. Ceci apporte une nuance au paradigme dominant dit “visuosémantique” (de Kosslyn et d’autres), qui propose que l’environnement, par son image, évoque sa signification et ses associations significatives sans passage nécessaire par le langage. Ainsi, notre recherche montre que le monde de l’humain est aussi structuré linguistiquement et ceci de façon irrépressible. Cette démonstration permet d’étayer la proposition psychanalytique que le monde environnant peut avoir un effet mental sur l’esprit, non par sa sémantique mais par sa structure linguistique ou phonémique, et ce, en basculant potentiellement de régime sémantique. Ainsi, si M. E, dans le cas de Freud, a une crise d’angoisse en essayant d’attraper un coléoptère (Käfer en Allemand), c’est aussi parce que Käfer a un effet sur l’esprit de M. E, qui avait appris le Français avant d’apprendre l’Allemand, un effet puissant par son versant ambigu Que faire? comme lui-même l’indique spontanément. Cependant la thèse de la Dr. Olyff n’a pu mettre en évidence qu’une petite taille d’effet (entre 5 et 10%). Dans la continuité de ses travaux, il s’agit de reprendre le même paradigme expérimental, qui est un paradigme d’amorçage avec des couples d’images, mais de mesurer deux paramètres qui sont supposés plus proximaux à l’événement mental : le mouvement des yeux par eye-tracking d’une part et l’évènement neuronal par EEG (par frequency tagging) de l’autre. Le travail doctoral cherchera à réaliser ces deux lignes de recherche.


Les personnes intriguées ou intéressées sont invitées à lire cette publication :  https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fnhum.2022.965183/full


Dans le souci de s’assurer d’un candidat fort à préparer pour le concours des contrats doctoraux en juin, cet appel est largement ouverts à de potentiels candidats. Une thèse demande un engagement d’âme et de travail, et un bon dossier académique.
Parmi les candidats, une sélection se fera en plusieurs étapes, sur dossier et lettre de motivation d’abord et sur audition ensuite. La date butoir pour l’envoi des dossiers (CV et lettre de motivation) à Ariane.Bazan@univ-lorraine.fr est le 20/04/2024.