Séminaire Pratique “L’Entretien en Psychothérapie et en Psychanalyse – praxis versus theoria”
Date/heure
Date(s) - 18 novembre 2023
10 h 00 min - 12 h 30 min
Emplacement
UFR des Sciences Humaines et Sociales de Metz
Catégories
Le Séminaire Pratique “L’Entretien en Psychothérapie et en Psychanalyse – praxis versus theoria” qui se tient à l’UFR des Sciences Humaines et Sociales de Metz s’ouvre sur une sixième année grâce à notre désir qui nous porte, tel une brise légère.
Quel thème de travail et de recherche nous tiendra en 2023/2024, après avoir explorer cette année 2022/2023 “l’opérationnalité des concepts lacaniens” et précédemment en 2021/2022 l’œuvre freudienne ?
Nous nous inspirerons de Freud et de Lacan, et de quelques autres.
Mais d’abord comme à notre habitude nous puiserons notre savoir dans la clinique, dans la rencontre au cas par cas avec les patients qui sont nos enseignants. A condition d’apprendre à défricher et à déchiffrer la logique de leurs plaintes, de leurs symptômes. En effet chaque séance réserve son lot de surprises qui peut se révèler après coup, lors d’une supervision par exemple. Ce sont des choses qui nous échappent, auxquelles on ne prête guère attention. Sommes-nous trop enclins à attendre une parole pleine, qui fasse sens, qui éclaire la situation. Est-on amené à conduire l’entretien pour aller chercher ce que l’on attend ?
Le patient nous présente parfois l’important sous une forme anodine. C’est là sous nos yeux mais on ne le voit pas, à portée de nos oreilles mais on ne l’entend pas. Un peu comme l’histoire de la lettre volée d’E. POE. Le préfet de police de Paris ne retrouve pas une lettre de la plus haute importance dans le boudoir royal parce qu’elle ne se trouve pas à l’endroit où sa réflexion logique l’amenait à conduire ses recherches. Il la supposait cachée alors qu’elle avait été laissée en évidence sur le bureau. La lettre ayant été froissée et maquillée elle semblait sans valeur.
Quelle importance accordons-nous à ce qui surgit comme sans valeur? Certains auront reconnu ici la démarche Freudienne, celle de psychopathologie de la vie quotidienne. Freud accordant toute l’importance à ce que la science dédaigne : le rêve, le lapsus, l’acte manqué.
Aujourd’hui encore la science ou plutôt la pseudo-science psychologique dédaigne la démarche freudienne, voire la pulvérise.
Mais encore dans l’entretien peuvent se révéler à celui qui est attentif les éléments discrets qui signent la psychose.
Ce sont des phénomènes élémentaires du délire qui ne peuvent être mis en lumière que par l’attention subtile du praticien.
Mais aussi la petite phrase anodine qui ouvre la séance peut nous mettre la puce à l’oreille de ce qui surgit à cet instant comme l’important qui se dissimule sous une simple entrée en matière.
C’est à cela que nous nous attacherons l’année prochaine en naviguant de l’anodin à l’important, attentif à ce qui est souvent mis au rebut par les protocoles de soins, ou par la recherche de sens. L’insensé, ce qui surgit, le réel qui se manifeste nous serviront de guide.
Nous y lieront, de lire et lier, la praxis et la théorie, comme le titre du séminaire le suggère.
2ème séance du samedi 18 novembre 2023
1ère partie théorico-clinique : « J’hallucine ! Vécus ordinaires et extraordinaires. »
Intervenant : Renaud Evrard, psychologue, maître de conférences HDR en psychologie à l’Université de Lorraine, et co-fondateur du Centre d’information, de recherche et de consultation sur les expériences exceptionnelles.
« L’expérience de l’hallucination est redoutée par tous. Nous sommes censés percevoir ce que le monde inscrit dans nos sens et non ce que notre psyché y rejette. Le moindre glissement de la perception en hallucination pourrait théoriquement être sanctionné par le discours psychiatrique, si bien que ce vécu réside d’abord dans l’intimité, s’il ne devient pas trop envahissant. Pour le clinicien, l’hallucination peut donc apparaître dans toute sa discrétion, à plus d’un titre. Il peut l’extraire de sa cachette et en faire un élément diagnostic majeur ; ou l’interroger plus en profondeur et la contextualiser. Car toutes les hallucinations ne se valent pas. Les recherches psychopathologiques font, depuis la fin du XIXe siècle, le constat d’expériences hallucinatoires plus communes qu’on ne le pense. Cela a conduit à promouvoir un continuum de vécus ordinaires et extraordinaires, emboîtés dans des discours sur-pathologisants (par ex. sur le syndrome de psychose atténuée) ou sous-pathologisants (par ex. avec les entendeurs de voix) aux nombreux écueils. La clinique différentielle structurale, à partir de l’hypothèse des expériences exceptionnelles qui situe l’hallucination comme signe neutre en termes de santé mentale, tente de remédier à cette clinique confuse. »
2ème partie – situation clinique : « Luigi et le glas de la naissance »
Intervenant : Pierre Savonito – Psychologue clinicien
« Le cas de Louis abordé dans cette partie clinique mettra en évidence l’importance du diagnostique de structure. Il illustrera, à la suite de la première intervention, la différence entre l’abord phénoménologique des symptômes ou du comportement, tel que le DSM nous le propose, et l’abord clinique plus structurale de l’approche psychodynamique et plus précisément celle de l’approche lacanienne. Nous verrons en quoi cette distinction et cette orientation a des effets dans la prise en charge ou dans le traitement. »
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